LES REFUGIES DE GRAND-QUEVILLY
ET LEURS COMPATRIOTES DES CAMPS DU SUD-OUEST
Grand-Quevilly, lieu de refuge temporaire
Un collégien décrit et commente, en espagnol, les trois photographies de l’exposition.
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Le patronage Louis Allorge. Avec l’aimable autorisation de la famille Perez.
Femmes et enfants à Louis Allorge, La Dépêche de Rouen, le 11 février 1939.
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60 ans après les événements, Mme Natividad Pérez Andreu témoigne de l’exode et de l’accueil au centre Louis Allorge. Extraits d’un entretien mené en 1998 par Caroline Legendre.
Avec l'aimable autorisation de la famille Pérez. Faire glisser l'image vers la gauche pour cliquer. |
Extraits de la Dépêche de Rouen, 11 février 1939 :
« QUELQUES HEURES AVEC LES REFUGIES ESPAGNOLS
Nourriture, vêtements, hygiène, sécurité leur rendent peu à peu le goût de vivre. Il ne leur manque plus que ce qui est hélas impossible à leur rendre : leur famille et leur foyer.
Il y a une semaine aujourd’hui, leur misérable cortège arrivait à Rouen. Nous sommes retournés les voir hier, au patronage Allorge et rue du passage Dupont [quartier Saint-Sever] : ils sont méconnaissables. En une semaine, ils sont redevenus des êtres humains […] L’équilibre n’est peut-être pas encore parfaitement réalisé […] les crédits manquent et aucun plan systématique d’hébergement n’a été dressé […] Dès les premiers jours, tous ont été vaccinés et chacun a subi une visite médicale. Celle-ci a décelé, hélas, un grand nombre de cas de gale […]
A ALLORGE
Dès l’entrée, ils sont méconnaissables. Quoi ? Sont-ce vraiment les mêmes que, samedi dernier, les autocars déversaient, pauvres loques humaines trop lassées pour faire autre chose que de s’effondrer sur leur lit ? Une semaine de repos, de sommeil les a métamorphosés […] Quand le soleil brille, toute la colonie est dehors. Les enfants jouent, les femmes cousent, bavardent, les vieux fument dans un coin. [...]
« QUELQUES HEURES AVEC LES REFUGIES ESPAGNOLS
Nourriture, vêtements, hygiène, sécurité leur rendent peu à peu le goût de vivre. Il ne leur manque plus que ce qui est hélas impossible à leur rendre : leur famille et leur foyer.
Il y a une semaine aujourd’hui, leur misérable cortège arrivait à Rouen. Nous sommes retournés les voir hier, au patronage Allorge et rue du passage Dupont [quartier Saint-Sever] : ils sont méconnaissables. En une semaine, ils sont redevenus des êtres humains […] L’équilibre n’est peut-être pas encore parfaitement réalisé […] les crédits manquent et aucun plan systématique d’hébergement n’a été dressé […] Dès les premiers jours, tous ont été vaccinés et chacun a subi une visite médicale. Celle-ci a décelé, hélas, un grand nombre de cas de gale […]
A ALLORGE
Dès l’entrée, ils sont méconnaissables. Quoi ? Sont-ce vraiment les mêmes que, samedi dernier, les autocars déversaient, pauvres loques humaines trop lassées pour faire autre chose que de s’effondrer sur leur lit ? Une semaine de repos, de sommeil les a métamorphosés […] Quand le soleil brille, toute la colonie est dehors. Les enfants jouent, les femmes cousent, bavardent, les vieux fument dans un coin. [...]
Un accueil sans commune mesure
avec celui des camps du Sud-Ouest
Si « Le Petit Parisien » ne s’émeut guère de l’exode espagnol, il s’interroge sur l’ordre donné de maintenir les journalistes français à l’écart des camps. En ce 14 février 1939, un journaliste de ce quotidien brave l’interdit et écrit : « ce sont encore et toujours les guitounes improvisées faites de roseaux et de matériaux singuliers, disposées à la diable et à perte de vue, dans un fouillis indescriptible ».
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Les premiers camps sont improvisés à Argelès, St Cyprien, Barcares. Puis Bram, Agde, Le Vernet et quelques sites sur les terres coloniales d’Afrique du Nord prennent le relais.
Des baraquements finissent par être construits mais la discipline rigoureuse imposée par les forces de l’ordre et le désarroi des réfugiés rendent les conditions de vie peu supportables. L’état physique épouvantable des internés, associé à des conditions sanitaires médiocres sont à l’origine d’une mortalité très élevée, difficilement quantifiable. A Argelès-sur-mer, les corps sont placés dans une fosse commune du cimetière.
Des baraquements finissent par être construits mais la discipline rigoureuse imposée par les forces de l’ordre et le désarroi des réfugiés rendent les conditions de vie peu supportables. L’état physique épouvantable des internés, associé à des conditions sanitaires médiocres sont à l’origine d’une mortalité très élevée, difficilement quantifiable. A Argelès-sur-mer, les corps sont placés dans une fosse commune du cimetière.
Pour aller plus loin :
Un musée et un site internet dédiés à la mémoire du camp d’Argelès-sur-mer : |
Focus sur la Retirada par le musée national de l’histoire de l’immigration :
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Un magnifique hommage à la Retirada à travers le film d’animation réalisé par Aurel, « Josep », diffusé en France en 2020.
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