L'ARRIVEE DES REFUGIES DE LA GUERRE CIVILE
DANS NOTRE AGGLOMERATION.
Une collégienne décrit et commente, en espagnol, les deux photographies de l’exposition.
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La répartition des réfugiés espagnols
dans le département en 1937 et 1939.
Février 1939 :
la presse locale décrit l’arrivée en gare de Rouen
La Dépêche de Rouen, le 5 février 1939
La Dépêche de Rouen, 5 février 1939.
[…] Il fut décidé de profiter de l’heure de battement que le train aurait en gare pour ravitailler tout le monde. Interdiction fut donc faite à quiconque de descendre du train […] Les infirmières municipales et celles de toutes les sociétés de bienfaisance étaient là. Elles soignèrent d’abord quelques malades puis distribuèrent tout au long du train 200 biberons de lait chaud. Agents, gendarmes, gardes mobiles, cheminots quittèrent bientôt leur rôle officiel pour celui, combien plus utile et humain en la circonstance de distributeurs de vivres. […] Le directeur de l’école de commerce, avec un groupe d’élèves, distribua 1500 pains au chocolat […] |
[…] Alors cette misère s’étalait dans toute son horreur, alors on se sentait honteux d’avoir un chapeau, un pardessus chaud, alors les yeux découvraient tous ces pieds blessés, bandés, honteux, meurtris jusqu’au sang par tant de marche, par tant d’heures d’attente, debout dans le froid, alors, vus de près et au grand jour, on découvrait ces visages de mère : les lèvres pincées de fatigue, les yeux brillants de fièvre, cernés de sommeil […] partout la lassitude et l’extrême nervosité […] Alors ce n’était plus de la pitié qu’on éprouvait mais de la honte […].
Le Journal de Rouen, le 5 février 1939
Si « La Dépêche de Rouen » fait preuve d’empathie à l’égard des populations réfugiées, « le Journal de Rouen » alterne entre indifférence et hostilité, notamment lorsqu’il s’agit d’évoquer les miliciens, qualifiés de rouges et d’indésirables. Ci-dessus, le quotidien ne décrit l’arrivée des civils à Rouen qu’à travers un angle logistique et sanitaire. La comparaison de ces deux quotidiens locaux illustre ainsi la division de l’opinion publique sur la question de l’exode républicain.